En Algérie, les hommes qui battent leur femme risquent désormais jusqu’à 20 ans de prison
Les députés algériens ont adopté, ce jeudi 5 mars, une loi criminalisant les violences contre les femmes, qui a été vivement dénoncée par les conservateurs comme une intrusion dans l’intimité du couple contraire aux valeurs de l’islam.

La loi veut défendre les femmes contre les violences de leur conjoint, et préserver leurs ressources financières des convoitises de celui-ci, perçu comme le chef de famille dans les sociétés traditionnelles.

Ce texte, qui modifie et complète le code pénal, introduit également la notion de harcèlement dans les lieux publics et celle de harcèlement moral conjugal.
De 1 à 20 ans de prison et la perpétuité en cas de décès

Il dispose que quiconque porte volontairement des coups à son conjoint, et en fonction des blessures, risque de 1 à 20 ans de prison avec la réclusion à perpétuité en cas de décès.

Un autre article prévoit six mois à deux ans de prison pour « quiconque exerce sur son épouse des contraintes afin de disposer de ses biens ou de ses ressources financières ».

Au sein de l’Assemblée nationale qui ne compte pourtant pas d’islamistes radicaux, des élus ont accusé le gouvernement de vouloir imposer des normes occidentales à une société musulmane.

L’Algérie, 2ème pays du Maghreb après la Tunisie à criminaliser les violences contre les femmes

Entre 100 et 200 femmes meurent chaque année de violences familiales, selon des statistiques parues dans la presse algérienne, rapporte l’AFP.

Avec cette loi, l’Algérie est le deuxième pays du Maghreb après la Tunisie à criminaliser les violences contre les femmes.

Par Maher Chaabane

Lire sur le site de webdo.tn (06/03/2015)