Espaces verts : Grenoble veut désormais laisser la Nature s'exprimer
Les parcs et jardins ont fait l'objet d'un entretien minimum durant les deux mois de confinement. Les agents de la ville ont depuis repris le travail, mais désormais Grenoble veut privilégier une nouvelle approche.

"C'est une opportunité qu'on avait jamais eu, se réjouit Lucille Lheureux. L'opportunité d'avoir tout un printemps avec très peu d'interventions de l'Homme". L'adjointe au maire en charge des espaces publics compte bien saisir la balle au bond pour définir une nouvelle approche.

"L'enjeu maintenant c'est de redéfinir la place de l'Homme au côté de cette nature et pas simplement pour la contraindre, explique Lucille Lheureux, _pas simplement pour revenir à un avant qu'on ne retrouvera pas. On va laisser plus d'espaces 'ensauvagés', des prairies notamment."  Le fleurissement se fera aussi différemment : "moins de plantes ornementales et un peu plus de plantes vivaces qui vont persister pendant l'hiver et refleurir au printemps." _

Jardins et impressionnisme

"C'est un travail qui pourrait être comparé à celui d'un peintre impressionniste, s'enthousiasme Benoît Walbrou, responsable des espaces verts. On va travailler par petites touches et pas sortir la grosse cavalerie des tondeuses pour avoir un gazon de golfe partout."

Selon l'usage qui est fait des différents espaces, certains  continueront à être tondus et d'autres pas, afin d'y préserver une certaine biodiversité. Une petite révolution pour les 170 agents de son service qui vont devoir travailler différemment. "Ce sera beaucoup plus subtile comme intervention, note Lucille Lheureux, mais aussi beaucoup plus délicat. Par exemple ménager un passage, s'assurer que la haie n'empiète pas sur la piste cyclable tout en préservant la zone de nidification ; offrir un grand terrain de foot, mais préserver ces petits insectes dans la prairie qui la jouxte."

Une petite révolution aussi pour les usagers des parcs et jardins qui pourraient associer cette nouvelle méthode d'entretien à une... absence d'entretien. "Il faut pouvoir expliquer qu'on offre des parcs et jardins qui sont certes différents, souligne Benoît Walbrou, mais qui sont sûrement beaucoup plus riches que ce qui existait auparavant."

Par Lionel Cariou (publié le 26/05/2020)
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