Glyphosate : trois acteurs du marché européen des pesticides condamnés à Marseille
Trois acteurs du marché européen des pesticides ont été condamnés vendredi par le tribunal correctionnel de Marseille à des peines allant d’un à deux ans de prison avec sursis pour avoir frauduleusement distribué plus de 99.000 litres de glyphosate en 2008 et 2009.

Les prévenus étaient accusés d’avoir détourné la procédure communautaire pour distribuer l’herbicide controversé. Ils ont été condamnés pour tromperie, contrefaçon et mise sur le marché de produits phytosanitaires sans autorisation.

Présenté par l’accusation comme étant « à la tête du trafic », l’Allemand Michaël Merath, fournisseur des produits frauduleux et dépeint comme « un pirate » dans le monde des pesticides, a été condamné à la peine la plus lourde: deux ans de prison avec sursis et 40.000 euros d’amende et sa société Mac Gmbh à une amende de 130.000 euros.

Le dirigeant de la société française Chimik 2 Paris, Aristide Coco, qui a contesté son implication dans la commercialisation du glyphosate, a pour sa part écopé d’une peine de quinze mois de prison avec sursis et d’une d’amende de 3.000 euros.
Des produits ré-étiquetés avec une faute d’orthographe

Cette société bénéficiait d’une autorisation de commercialiser sous la dénomination de Lutesate 360, du Gallup 360 un herbicide à base de glyphosate fabriqué par une société irlandaise.

Mais l’enquête a révélé que du glyphosate en provenance d’Angleterre et d’Autriche était livré par le grossiste allemand Michaël Merath dans des entrepôts de stockage des Bouches-du-Rhône où un réétiquetage était effectué, laissant croire qu’il s’agissait bien du produit irlandais autorisé.

Les étiquettes n’étaient pas aux normes et comportaient une faute d’orthographe sur le principe actif nommé « glyphosphate », a dévoilé l’enquête.

« J’ai fait preuve de négligences », a déclaré au tribunal le dirigeant d’Euro Appro, Jacques Canonici, qui a reconnu avoir fait apposer les étiquettes trompant l’origine du produit et empêchant sa traçabilité. Il a été condamné à un an de prison avec sursis et 3.000 euros d’amende.

Par France 3 Provence-Alpes avec AFP (publié le 15/02/2019)
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