03 Oct 2017
Les députés européens ont retiré aux lobbyistes de Monsanto leur droit d’accès au Parlement. Un coup dur pour l’entreprise américaine, en pleine campagne pour défendre la commercialisation du glyphosate.
Monsanto n’est plus le bienvenu à Bruxelles et à Strasbourg : jeudi 29 septembre, les députés européens ont retiré aux lobbyistes du géant américain de l’agrochimie leur droit d’accès au Parlement. Cette décision fait suite au refus de Monsanto de participer à une audience qui devait se tenir le 11 octobre dernier. Organisée par les commissions de l’agriculture et de l’environnement, cette séance devait être l’occasion de revenir sur les soupçons qui pèsent sur l’entreprise américaine de vouloir influencer les recherches autour du glyphosate, composant déterminant du désherbant Roundup, son produit phare.
Monsanto dans l’embarras
“C’est la première fois que les députés utilisent les nouvelles règles [entrées en vigueur en janvier 2017] de retrait du droit d’accès au Parlement aux entreprises qui ignorent une convocation à une audience parlementaire”, souligne The Guardian. Le quotidien britannique note que cet évincement est un coup dur pour la firme américaine, qui était en pleine campagne pour la défense du glyphosate : en octobre prochain, les députés doivent se prononcer sur la commercialisation du pesticide le plus utilisé dans le monde, par ailleurs classé comme “cancérogène probable” par l’Organisation mondiale de la santé.
“Nous avons observé, avec inquiétude, la politisation de la question du glyphosate dans les instances européennes, une question qui devrait être traitée de façon scientifique, mais qui a été détournée par bien des égards par le populisme”, a réagi Philip Miller, vice-président de Monsanto. Le coprésident du groupe des Verts, Philippe Lamberts, a de son côté déclaré que “ceux qui ignorent les règles de la démocratie perdent aussi leurs droits en tant que lobbyistes au sein du Parlement européen”.
Si les questeurs de Bruxelles confirment, mardi 3 octobre, la décision des députés, Monsanto – qui dépense jusqu’à 400 000 euros par an pour ses activités de lobby – ne pourra plus rencontrer les parlementaires ni assister aux commissions. Mais pour Le Soir, “les meilleurs lobbyistes le savent : l’accès au PE [Parlement européen], c’est surfait. Il leur suffit d’attendre la transhumance du jeudi soir. Sur quelques mètres : directement du Parlement vers les bars”, ironise le quotidien belge, en référence aux réunions informelles du Tout-Bruxelles les jeudis soir sur la place du Luxembourg, en face du Parlement européen.
Par Claire Gounon
A lire sur courrierinternational.com (29/09/2017)
Monsanto n’est plus le bienvenu à Bruxelles et à Strasbourg : jeudi 29 septembre, les députés européens ont retiré aux lobbyistes du géant américain de l’agrochimie leur droit d’accès au Parlement. Cette décision fait suite au refus de Monsanto de participer à une audience qui devait se tenir le 11 octobre dernier. Organisée par les commissions de l’agriculture et de l’environnement, cette séance devait être l’occasion de revenir sur les soupçons qui pèsent sur l’entreprise américaine de vouloir influencer les recherches autour du glyphosate, composant déterminant du désherbant Roundup, son produit phare.
Monsanto dans l’embarras
“C’est la première fois que les députés utilisent les nouvelles règles [entrées en vigueur en janvier 2017] de retrait du droit d’accès au Parlement aux entreprises qui ignorent une convocation à une audience parlementaire”, souligne The Guardian. Le quotidien britannique note que cet évincement est un coup dur pour la firme américaine, qui était en pleine campagne pour la défense du glyphosate : en octobre prochain, les députés doivent se prononcer sur la commercialisation du pesticide le plus utilisé dans le monde, par ailleurs classé comme “cancérogène probable” par l’Organisation mondiale de la santé.
“Nous avons observé, avec inquiétude, la politisation de la question du glyphosate dans les instances européennes, une question qui devrait être traitée de façon scientifique, mais qui a été détournée par bien des égards par le populisme”, a réagi Philip Miller, vice-président de Monsanto. Le coprésident du groupe des Verts, Philippe Lamberts, a de son côté déclaré que “ceux qui ignorent les règles de la démocratie perdent aussi leurs droits en tant que lobbyistes au sein du Parlement européen”.
Si les questeurs de Bruxelles confirment, mardi 3 octobre, la décision des députés, Monsanto – qui dépense jusqu’à 400 000 euros par an pour ses activités de lobby – ne pourra plus rencontrer les parlementaires ni assister aux commissions. Mais pour Le Soir, “les meilleurs lobbyistes le savent : l’accès au PE [Parlement européen], c’est surfait. Il leur suffit d’attendre la transhumance du jeudi soir. Sur quelques mètres : directement du Parlement vers les bars”, ironise le quotidien belge, en référence aux réunions informelles du Tout-Bruxelles les jeudis soir sur la place du Luxembourg, en face du Parlement européen.
Par Claire Gounon
A lire sur courrierinternational.com (29/09/2017)