Namur va obliger les supermarchés à donner leurs surplus
La Ville de Namur va préparer un règlement qui obligera les grandes surfaces à donner les produits qu’ils comptent jeter.

De plus en plus de gens, en situation de précarité, ne mangent pas à leur faim. Le constat est partagé à Namur aussi.

Certes, les services sociaux, tels que le CPAS, font ce qu’ils peuvent. Des associations caritatives, comme le Resto du Cœur, la Saint-Vincent de Paul ou la Banque alimentaire apportent une aide précieuse. Mais en même temps, notre société de consommation produit trop de gaspillage, notamment par les invendus jetés par les magasins.

D’où l’idée lancée hier soir au conseil communal par Fabian Martin (PS) : imposer aux supermarchés de donner aux associations caritatives l’aide alimentaire les produits qu’ils jettent.

Comment cela? Par la réglementation sur les déchets : les permis d’environnement octroyés aux grandes surfaces prévoiraient cette obligation. L’arrêté communal viserait les produits encore parfaitement consommables mais que l’exploitant ne souhaite plus commercialiser (date de durabilité trop rapprochée, invendus, emballages abîmés…).

Un tel règlement existe déjà à Herstal, il pourrait être introduit à Namur.

Un texte solide juridiquement

L’idée lancée par l’élu socialiste a reçu un accord de principe favorable des trois partis de la majorité. «Je soutiens la proposition, a annoncé l’échevin de la cohésion sociale Baudouin Sohier. Des collaborations existent déjà avec certains magasins, cela permettrait de les systématiser.»

Favorable au principe également, l’échevin de l’environnement Alain Detry demande toutefois un examen juridique sérieux du texte, pour éviter toute équivoque notamment sur le respect des normes d’hygiène.

Pour Françoise Laboureur (Écolo), il faudrait une réflexion plus globale que le gaspillage et la pauvreté. Mais son groupe soutient l’idée.

«Je vois parfois des stocks entiers, encore valable 15 jours, et auxquels on ne peut pas toucher, alors que les besoins sont là », clame Fabian Martin.

Bref, annonce le bourgmestre, un groupe de représentants de chaque parti va étudier un texte qui, solide juridiquement, puisse être prochainement adopté en ce sens.

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