Victoire pour les mineurs chiliens d’Escondida
Les employés syndiqués ont accepté à 93% des voix un accord de sortie de crise proposé par la direction. Celle-ci voulait éviter qu’une nouvelle grève paralyse la plus grande mine de cuivre au monde à Escondida au Chili.

Les deux parties ont trouvé un accord qui enterre définitivement la perspective de la grève : 28 000 dollars étasuniens (24 500 euros) de prime de résolution de conflit et une augmentation de 2,8 % des salaires. Initialement les salariés revendiquaient 34 000 dollars (29 700 euros) de prime et 5 % d’augmentation de leur rémunération. Les adhérents à Sindicato n°1, le principal syndicat de la mine, ont tout de même ratifié l’accord au cours d’un vote vendredi dernier qui a obtenu 93% d’approbation. Ils seront par ailleurs les seuls à bénéficier de ces nouveaux contrats de trois ans.

Le 2 août dernier, 2300 des 2500 membres du syndicat votaient la grève. Par la suite, un processus de médiation précédent l’arrêt de travail était lancé avec le consentement des deux parties. Le propriétaire de la mine, l’anglo-australien BHP Billiton, avait depuis formulé plusieurs propositions mais aucune d’entre elles n’avait convaincu. Signe d’une volonté de trouver une issue, mercredi, alors que la période de médiation se terminait, les salariés syndiqués ont voté une prolongation de la médiation d’un jour, laissant la possibilité d’une ultime offre. C’est avec ce délai que la compagnie à présenté un nouveau projet d’accord qui a fini par satisfaire les membres de Sindicato n°1.

Cette mine est d’une importance cruciale pour l’économie chilienne : elle est le premier gisement de cuivre au monde. L’année dernière, les mineurs avaient montré leur détermination en tenant la plus longue grève minière de l’histoire du pays : 44 jours sans activité, entrainant une perte de 740 millions de dollars (648 millions d’euros) pour la compagnie. Ce mouvement avait aussi eu des répercussions directes sur le PIB chilien qui avait reculé de 1,3%. Un chiffre qui éclaire le commentaire du gouvernement à propos de la résolution du conflit : « le pays gagne avec ces accords ». Un tiers de l’économie du chilienne dépend des exportations de minerais et le pays extrait à lui seul un tiers de la production mondiale de cuivre. L’impact de la grève, l’an dernier a été tel que les cours mondiaux du métal rouge avaient été affectés.

Par Axel Genoud Prachex (publié le 20/08/2018)
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