22 Jan 2017
Huit ans après le licenciement d'un salarié qui avait dénoncé des manipulations de cours, la banque de financement du groupe BPCE est sommée de le réintégrer et de lui verser 330.000 euros d'indemnités. C'est la première fois que la justice reconnaît implicitement le statut de lanceur d'alerte.
C'est semble-t-il une première. La justice française vient de reconnaître le statut de "lanceur d'alerte" à un ancien salarié de la banque Natixis. Dans un arrêt provisoire du 16 décembre 2016, révélé par Mediapart, la cour d'appel de Paris somme la banque d'investissement, filiale du groupe Banques populaires Caisses d'Epargne (BPCE), de réintégrer un salarié qu'elle avait licencié il y a huit ans pour "insuffisance professionnelle" et "comportement inapproprié" envers ses collègues, "dans son emploi ou un emploi équivalent". Une réintégration demandée par l'ex-salarié, un contrepartiste du département vente institutionnelle actions.
Il alerte sa hiérarchie sur des agissements illégaux dans son service
L'ex-salarié, qui avait été été embauché en 1999 chez Natexis Capital (plus tard fusionné et rebaptisé Natixis), contestait les motifs de son renvoi en octobre 2008, en pleine crise des subprimes - la banque fut sauvée de la faillite par l'Etat. Il estimait avoir été pénalisé pour avoir signalé en juillet 2008 à sa hiérarchie des agissements, illégaux, de manipulation de cours commis par un de ses collègues. La cour d'appel lui a donné raison : elle "ordonne à la société Natixis de réintégrer M. Stéphane B. dans son emploi ou dans un emploi équivalent", déclarant son licenciement "nul". Et elle condamne la banque à lui verser plus de 330.000 euros d'indemnités au titre du préjudice subi et 5.470 euros par mois jusqu'à sa réintégration.
"Monsieur Stéphane B.a été un lanceur d'alerte en saisissant le 7 juillet 2008, conformément à ses obligations, le service de la conformité d'une pratique de front running autrement dit d'une manipulation des cours" estime la cour. "Il a été licencié pour avoir relaté ou témoigné, de bonne foi, de faits constitutifs d'un délit ou d'un crime dont il a eu connaissance dans l'exercice de ses fonctions".
On ignore si la banque a l'intention de se pourvoir en cassation.
"Natixis ne fait pas de commentaire et attend de recevoir la notification officielle afin de prendre une décision", a réagi une porte-parole.
A lire sur latribune.fr (04/01/2017)
C'est semble-t-il une première. La justice française vient de reconnaître le statut de "lanceur d'alerte" à un ancien salarié de la banque Natixis. Dans un arrêt provisoire du 16 décembre 2016, révélé par Mediapart, la cour d'appel de Paris somme la banque d'investissement, filiale du groupe Banques populaires Caisses d'Epargne (BPCE), de réintégrer un salarié qu'elle avait licencié il y a huit ans pour "insuffisance professionnelle" et "comportement inapproprié" envers ses collègues, "dans son emploi ou un emploi équivalent". Une réintégration demandée par l'ex-salarié, un contrepartiste du département vente institutionnelle actions.
Il alerte sa hiérarchie sur des agissements illégaux dans son service
L'ex-salarié, qui avait été été embauché en 1999 chez Natexis Capital (plus tard fusionné et rebaptisé Natixis), contestait les motifs de son renvoi en octobre 2008, en pleine crise des subprimes - la banque fut sauvée de la faillite par l'Etat. Il estimait avoir été pénalisé pour avoir signalé en juillet 2008 à sa hiérarchie des agissements, illégaux, de manipulation de cours commis par un de ses collègues. La cour d'appel lui a donné raison : elle "ordonne à la société Natixis de réintégrer M. Stéphane B. dans son emploi ou dans un emploi équivalent", déclarant son licenciement "nul". Et elle condamne la banque à lui verser plus de 330.000 euros d'indemnités au titre du préjudice subi et 5.470 euros par mois jusqu'à sa réintégration.
"Monsieur Stéphane B.a été un lanceur d'alerte en saisissant le 7 juillet 2008, conformément à ses obligations, le service de la conformité d'une pratique de front running autrement dit d'une manipulation des cours" estime la cour. "Il a été licencié pour avoir relaté ou témoigné, de bonne foi, de faits constitutifs d'un délit ou d'un crime dont il a eu connaissance dans l'exercice de ses fonctions".
On ignore si la banque a l'intention de se pourvoir en cassation.
"Natixis ne fait pas de commentaire et attend de recevoir la notification officielle afin de prendre une décision", a réagi une porte-parole.
A lire sur latribune.fr (04/01/2017)