Victoire : l'Allemagne valide la semaine à 28 heures dans la métallurgie
La grogne s'était accrue en Allemagne durant ces dernières semaines. Le puissant syndicat IG Metall a finalement eu gain de cause: un accord de branche a été signé dans le secteur de la métallurgie dans la région de Bade-Wurtemberg, dans le Sud-Ouest de l'Allemagne.

C'est une grande première. Les salariés de la métallurgie allemande vont avoir le droit de réduire leur temps de travail à 28 heures par semaine, sans compensation salariale et pour un temps limité toutefois, selon un accord de branche annoncé dans la nuit de lundi à mardi. La fédération des employeurs de ce secteur, qui comprend notamment l'industrie automobile, a parlé dans un communiqué d'un «compromis supportable» mais contenant des «éléments douloureux». L'accord a été conclu après des semaines de négociations et en parallèle de débrayages dans les usines de la part du syndicat de branche IG Metall, pour soutenir ses revendications, portant notamment sur davantage de flexibilité pour les salariés dans la définition de leur temps de travail.

Sur ce dernier point, ils ont donc obtenu une ouverture importante et symboliquement forte avec la généralisation du droit au temps partiel à 28 heures par semaine. Dorénavant les salariés du secteur, ayant au moins 2 ans d'ancienneté dans leur entreprise, pourront demander à bénéficier de cette réduction de leur temps de travail pour une durée comprise entre 6 et 24 mois, à l'issue de laquelle ils auront la garantie de pouvoir retrouver leur poste à temps plein.

Le patronat a obtenu davantage de flexibilité

Il s'agit d'une avancée pour le syndicat de branche IG Metall. En revanche, ce dernier n'a pas pu obtenir satisfaction d'une autre de ses revendications clés: il demandait à ce que les salariés concernés bénéficient dans le même temps d'une compensation financière partielle de leur employeur pour le manque à gagner. Il s'agira donc d'un temps partiel strict. «Cela va aider les salariés à mieux combiner vie professionnelle et vie privée», a souligné la fédération patronale du secteur dans un communiqué. Mais «avec cette solution, nous avons fait en sorte que la revendication initiale d'IG Metall d'une compensation financière» pour le temps partiel «ne soit pas retenue», a-t-elle ajouté.

Le patronat a aussi obtenu en échange davantage de flexibilité pour augmenter le temps de travail à 40 heures par semaine pour les salariés qui le souhaitent, contre 35 heures en moyenne dans le secteur. L'accord, qui comprend ausi un volet sur les augmentations de salaires, a été conclu dans un premier temps par les représentant des employeurs de la métallurgie et d'IG Metall dans la région de Bade-Wurtemberg, dans le sud-ouest de l'Allemagne.

Cette région, où se situent de nombreux constructeurs automobiles, a toutefois valeur de zone pilote pour l'ensemble du secteur, qui devrait reprendre à son compte le compromis dans les jours à venir. Au-delà, les accords dans la métallurgie allemande ont historiquement valeur d'indicateur pour l'ensemble de l'économie allemande, au moment où de nombreux secteurs, y compris les services et la fonction publique mènent des négociations salariales.

A lire sur lefigaro.fr (06/02/2018)