Tunis va récupérer 60 millions de Francs d'avoirs bloqués en Suisse
La Banque centrale tunisienne a annoncé vendredi que la Suisse allait "bientôt" lui remettre 60 millions de francs suisses ayant appartenu au président déchu Ben Ali. Ils étaient bloqués depuis début 2011.

Pour Tunis, il ne s’agit que d’un début. Le gouverneur de la Banque centrale tunisienne, Chedly Ayari, a annoncé vendredi que la Suisse va « bientôt » remettre à la Tunisie 60 millions de francs suisses ayant appartenu au clan du président déchu Zine El Abidine Ben Ali. Ces sommes étaient bloquées depuis début 2011. « Nos prochaines destinations (pour la restitution des avoirs du clan Ben Ali) sont le Liban et la Suisse. En Suisse, il y a 60 millions de francs suisses bloqués et ils seront bientôt restitués », a-t-il déclaré, sans préciser de quelles étaient les sommes en jeu au Liban.

En avril déjà, Tunis a obtenu la restitution quelque 28 millions de dollars provenant de comptes libanais de proches de Ben Ali. Le gouverneur a tenu ces propos à La Goulette (banlieue de Tunis), en marge de la présentation d'un yacht restitué le mois dernier par l'Espagne et qui avait appartenu à Belhassen Trabelsi, un beau-frère du président déchu.

Océan de malversations

Début 2011, en plein Printemps arabe, Berne avait bloqué, à titre conservatoire, les fonds déposés par le président tunisien déchu, environ 60 millions de francs suisses, et par le dirigeant égyptien Hosni Moubarak (700 millions de dollars). Un projet de loi y est à l'étude pour faciliter la restitution des avoirs volés, alors que Tunis s'agace régulièrement de la lenteur des procédures.

De fait, comparés aux sommes réellement détournées sous le règne de Ben Ali, ces 60 millions de francs suisses font figure de gouttes d’eau dans un océan de malversations. L'actuel président, Moncef Marzouki, a assuré au printemps que la famille Ben Ali-Trabelsi et d'autres dignitaires du régime déchu avaient détourné, en 23 ans de règne sans partage, entre 15 et 50 milliards de dollars.

Lire l'article sur le site de: Les Echos (24/05/2013)