08 May 2014
Il ne voulait pas couper l’eau à des centaines de foyers incapables d’honorer leurs factures. Veolia l’a licencié. Une procédure que Marc Fazio conteste, ce jeudi, devant les prud’hommes d’Avignon.
Il ne fait pas bon avoir des cas de conscience chez Veolia. C’est l’amère expérience qu’a vécue Marc Fazio, salarié pendant vingt ans sur le site avignonnais de la division Eau du groupe. Le tort de ce cinquantenaire désabusé : avoir refusé pendant plusieurs années de couper l’eau à des centaines de foyers incapables d’honorer leurs factures. Pour cette « insubordination », le « chargé de clientèle terrain » a payé le prix fort : en juillet 2013, il recevait sa lettre de licenciement. « Quand je suis rentré chez Veolia, il n’était pas question que je fasse du recouvrement, raconte-t-il. Un jour, suite au décès de deux collègues, on m’a sollicité pour un dépannage car cette mission n’était plus remplie. Ce qui était censé être provisoire est devenu, à partir de 2006, mon quotidien. En clair on m’imposait d’effectuer des coupures net, je privilégiais de mon côté le dialogue avec les clients et les organismes sociaux, ce que ma direction n’a jamais supporté. »
Avec la crise, le nombre de factures d’eau impayées a explosé. Une misère qui s’étalait sous ses yeux et que ce salarié refusait d’aggraver par une sanction brutale : « Pour mon intégrité morale et rester en paix avec moi-même, je trouvais le moyen de ne pas imposer les coupures à des foyers déjà accablés : des familles monoparentales avec enfants, des gens qui venaient de perdre leur emploi », justifie-t-il.
Soutenu par la CGT, il contestera ce matin son licenciement devant les prud’hommes d’Avignon. Pour son avocat Me Jean-Baptiste Tabin, il s’agit de plaider sa réintégration et de mettre en avant le fait qu’« à l’origine, Marc Fazio est plombier et qu’avant 2005 ces techniciens n’étaient pas censés gérer les coupures ou les impayés : ils ont été embauchés pour mettre en service les compteurs ». Autre anomalie, l’extension des missions de ces salariés reconvertis en « agents de justice et de recouvrement » n’a jamais fait l’objet d’un accord préalable.
Par Nicolas Dutent (06/03/2014)
Lire sur le site de l'Humanité
Il ne fait pas bon avoir des cas de conscience chez Veolia. C’est l’amère expérience qu’a vécue Marc Fazio, salarié pendant vingt ans sur le site avignonnais de la division Eau du groupe. Le tort de ce cinquantenaire désabusé : avoir refusé pendant plusieurs années de couper l’eau à des centaines de foyers incapables d’honorer leurs factures. Pour cette « insubordination », le « chargé de clientèle terrain » a payé le prix fort : en juillet 2013, il recevait sa lettre de licenciement. « Quand je suis rentré chez Veolia, il n’était pas question que je fasse du recouvrement, raconte-t-il. Un jour, suite au décès de deux collègues, on m’a sollicité pour un dépannage car cette mission n’était plus remplie. Ce qui était censé être provisoire est devenu, à partir de 2006, mon quotidien. En clair on m’imposait d’effectuer des coupures net, je privilégiais de mon côté le dialogue avec les clients et les organismes sociaux, ce que ma direction n’a jamais supporté. »
Avec la crise, le nombre de factures d’eau impayées a explosé. Une misère qui s’étalait sous ses yeux et que ce salarié refusait d’aggraver par une sanction brutale : « Pour mon intégrité morale et rester en paix avec moi-même, je trouvais le moyen de ne pas imposer les coupures à des foyers déjà accablés : des familles monoparentales avec enfants, des gens qui venaient de perdre leur emploi », justifie-t-il.
Soutenu par la CGT, il contestera ce matin son licenciement devant les prud’hommes d’Avignon. Pour son avocat Me Jean-Baptiste Tabin, il s’agit de plaider sa réintégration et de mettre en avant le fait qu’« à l’origine, Marc Fazio est plombier et qu’avant 2005 ces techniciens n’étaient pas censés gérer les coupures ou les impayés : ils ont été embauchés pour mettre en service les compteurs ». Autre anomalie, l’extension des missions de ces salariés reconvertis en « agents de justice et de recouvrement » n’a jamais fait l’objet d’un accord préalable.
Par Nicolas Dutent (06/03/2014)
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