28 Août 2015
Le projet du groupe indien Adani prévoit l’exploitation d’une vaste mine de charbon. Les associations alertent sur les conséquences environnementales.
La justice australienne a porté un coup d’arrêt mercredi à un gigantesque projet minier du groupe indien Adani qui menace, d’après les défenseurs de l’environnement, la Grande barrière de corail classée au patrimoine de l’Humanité.
Cette décision a été saluée par les écologistes mais le groupe indien a immédiatement fait part de sa détermination à aller de l’avant dans la réalisation de ce projet de 16,5 milliards de dollars australiens (11,08 milliards d’euros).
« Avec le consentement des parties, la Cour fédérale a officiellement mis de côté le feu vert accordé » par les autorités au projet Carmichael, a annoncé le ministère de l’Environnement.
Le projet
Le projet, auquel l’Australie avait donné son aval en juillet 2014, prévoit l’exploitation d’une mine de charbon dans l’Etat du Queensland, qui deviendrait l’une des plus vastes au monde.
Il prévoit aussi la construction de 189 kilomètres de chemin de fer pour acheminer la matière première et l’extension d’un port de charbon à Abbot Point, à proximité de la Grande barrière de corail, afin de l’exporter.
La mine doit produire chaque année 60 millions de tonnes de charbon thermique. En contrepartie, Canberra avait exigé de sévères restrictions environnementales.
Mais des associations de défense de l’environnement avaient contesté ce feu vert, faisant valoir que le projet allait générer d’importantes émissions de gaz à effet de serre, ses conséquences négatives sur des espèces vulnérables et « le piètre bilan environnemental » du groupe indien.
Elles avaient également jugé que le projet menaçait la Grande barrière de corail du fait de l’exportation du charbon via Abbot Point et dénoncé son impact en termes de réchauffement climatique.
Les aborigènes se sont aussi fortement engagés aux côtés des autorités pour aider la préservation de la plus grande formation vivante au monde. Pour eux, la Grande barrière est bien plus qu’un trésor de la nature, c’est l’âme de son peuple.
Le feu vert doit être « reconsidéré »
La Cour n’a pas rendu publics ses attendus. Mais selon le ministère de l’Environnement, elle a jugé qu’il existait une possibilité que l’argumentaire fourni au ministre Greg Hunt avant sa prise de décision n’ait pas répondu à l’ensemble des critères techniques requis.
« Il s’agit d’un problème technique et administratif », selon le ministère, qui souligne que le feu vert devra être « reconsidéré » mais que cela ne « nécessitait pas de revoir la procédure dans son entier ».
D’après Sue Higginson, avocate du groupe Mackay Conservation, l’association à l’origine du recours, la Cour s’est demandé si les conseils relatifs à deux espèces vulnérables de reptiles -l’Egernia rugosa, qui ressemble à un lézard, et le serpent Denisonia maculata –, avaient bien été pris en compte. Ces espèces ne vivent que dans le Queensland.
La ministre n’aurait également pas tenu compte « des émissions globales à effet de serre résultant de la combustion du charbon et du bilan environnemental d’Adani », a ajouté l’avocate. « Mais ces questions n’ont pas été tranchées par la Cour ».
Le ministère a expliqué qu’un nouvel argumentaire serait prêt dans six à huit semaines.
Plusieurs banques internationales, dont les françaises Société Générale, BNP Paribas et le Crédit agricole, avaient renoncé à investir dans ce programme, qui doit fournir de l’électricité à une centaine de millions d’Indiens et créer des milliers d’emplois en Australie.
Certains opposants au projet ont estimé que la chute des cours du charbon limitait son intérêt.
Adani veut arriver à ses fins
Adani s’est dit déterminé à le mener à bien dans le respect des lois australiennes, y compris environnementales.
« Il est regrettable qu’une erreur technique et légale du ministère fédéral de l’Environnement ait exposé le feu vert à une décision contraire », estime le groupe indien dans un communiqué.
Adani ajoute qu’il attendrait que le gouvernement révise la procédure tout en se disant certain que les éléments ayant motivé l’approbation initiale de son programme étaient toujours valables et appropriés.
En 2013, l’Unesco s’était inquiétée des menaces croissantes pesant sur la Grande barrière, le plus grand site corallien du monde, d’une très grande richesse marine, inscrit depuis 1981 au patrimoine de l’Humanité.
L’Australie a présenté fin mars un plan de préservation sur 35 ans qui interdit, de manière totale et définitive, tout déversement de déchets de dragage aux abords de la Grande barrière, et fixe des objectifs en matière d’amélioration de la qualité de l’eau et de protection de la vie marine.
En juillet, l’Unesco a décidé de ne pas inscrire cette attraction touristique majeure sur sa liste du patrimoine en péril.
Lire sur Le Soir.be (05/08/15)
La justice australienne a porté un coup d’arrêt mercredi à un gigantesque projet minier du groupe indien Adani qui menace, d’après les défenseurs de l’environnement, la Grande barrière de corail classée au patrimoine de l’Humanité.
Cette décision a été saluée par les écologistes mais le groupe indien a immédiatement fait part de sa détermination à aller de l’avant dans la réalisation de ce projet de 16,5 milliards de dollars australiens (11,08 milliards d’euros).
« Avec le consentement des parties, la Cour fédérale a officiellement mis de côté le feu vert accordé » par les autorités au projet Carmichael, a annoncé le ministère de l’Environnement.
Le projet
Le projet, auquel l’Australie avait donné son aval en juillet 2014, prévoit l’exploitation d’une mine de charbon dans l’Etat du Queensland, qui deviendrait l’une des plus vastes au monde.
Il prévoit aussi la construction de 189 kilomètres de chemin de fer pour acheminer la matière première et l’extension d’un port de charbon à Abbot Point, à proximité de la Grande barrière de corail, afin de l’exporter.
La mine doit produire chaque année 60 millions de tonnes de charbon thermique. En contrepartie, Canberra avait exigé de sévères restrictions environnementales.
Mais des associations de défense de l’environnement avaient contesté ce feu vert, faisant valoir que le projet allait générer d’importantes émissions de gaz à effet de serre, ses conséquences négatives sur des espèces vulnérables et « le piètre bilan environnemental » du groupe indien.
Elles avaient également jugé que le projet menaçait la Grande barrière de corail du fait de l’exportation du charbon via Abbot Point et dénoncé son impact en termes de réchauffement climatique.
Les aborigènes se sont aussi fortement engagés aux côtés des autorités pour aider la préservation de la plus grande formation vivante au monde. Pour eux, la Grande barrière est bien plus qu’un trésor de la nature, c’est l’âme de son peuple.
Le feu vert doit être « reconsidéré »
La Cour n’a pas rendu publics ses attendus. Mais selon le ministère de l’Environnement, elle a jugé qu’il existait une possibilité que l’argumentaire fourni au ministre Greg Hunt avant sa prise de décision n’ait pas répondu à l’ensemble des critères techniques requis.
« Il s’agit d’un problème technique et administratif », selon le ministère, qui souligne que le feu vert devra être « reconsidéré » mais que cela ne « nécessitait pas de revoir la procédure dans son entier ».
D’après Sue Higginson, avocate du groupe Mackay Conservation, l’association à l’origine du recours, la Cour s’est demandé si les conseils relatifs à deux espèces vulnérables de reptiles -l’Egernia rugosa, qui ressemble à un lézard, et le serpent Denisonia maculata –, avaient bien été pris en compte. Ces espèces ne vivent que dans le Queensland.
La ministre n’aurait également pas tenu compte « des émissions globales à effet de serre résultant de la combustion du charbon et du bilan environnemental d’Adani », a ajouté l’avocate. « Mais ces questions n’ont pas été tranchées par la Cour ».
Le ministère a expliqué qu’un nouvel argumentaire serait prêt dans six à huit semaines.
Plusieurs banques internationales, dont les françaises Société Générale, BNP Paribas et le Crédit agricole, avaient renoncé à investir dans ce programme, qui doit fournir de l’électricité à une centaine de millions d’Indiens et créer des milliers d’emplois en Australie.
Certains opposants au projet ont estimé que la chute des cours du charbon limitait son intérêt.
Adani veut arriver à ses fins
Adani s’est dit déterminé à le mener à bien dans le respect des lois australiennes, y compris environnementales.
« Il est regrettable qu’une erreur technique et légale du ministère fédéral de l’Environnement ait exposé le feu vert à une décision contraire », estime le groupe indien dans un communiqué.
Adani ajoute qu’il attendrait que le gouvernement révise la procédure tout en se disant certain que les éléments ayant motivé l’approbation initiale de son programme étaient toujours valables et appropriés.
En 2013, l’Unesco s’était inquiétée des menaces croissantes pesant sur la Grande barrière, le plus grand site corallien du monde, d’une très grande richesse marine, inscrit depuis 1981 au patrimoine de l’Humanité.
L’Australie a présenté fin mars un plan de préservation sur 35 ans qui interdit, de manière totale et définitive, tout déversement de déchets de dragage aux abords de la Grande barrière, et fixe des objectifs en matière d’amélioration de la qualité de l’eau et de protection de la vie marine.
En juillet, l’Unesco a décidé de ne pas inscrire cette attraction touristique majeure sur sa liste du patrimoine en péril.
Lire sur Le Soir.be (05/08/15)