L'écologiste Paul Watson revient aux Etats-Unis après 15 mois d'exil en mer
Le militant écologiste canadien Paul Watson, visé depuis 2012 par une demande d'arrestation émise par Interpol et en exil en mer depuis quinze mois, a débarqué lundi aux Etats-Unis, a annoncé jeudi 31 octobre son ONG, Sea Shepherd. Paul Watson a passé régulièrement la douane à son arrivée à Los Angeles et "n'a pas été arrêté", a indiqué Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France et proche du "pirate écolo", réputé pour son combat contre les baleiniers japonais. "Il s'est néanmoins présenté aux autorités, afin de pouvoir défendre son cas", a précisé Lamya Essemlali.
Lire notre portrait : "Le militant écologiste Paul Watson, prisonnier des mers"

Recherché par le Costa Rica, Paul Watson, 62 ans, avait été arrêté à l'aéroport de Francfort en mai 2012, alors qu'il était en escale, à l'occasion d'un voyage vers la France. Remis en liberté et assigné à résidence contre une caution de 250 000 euros, il s'était enfui fin juillet 2012. En août et en septembre 2012, Interpol avait demandé son arrestation en relayant des mandats d'arrêt émis par le Costa Rica, à la suite d'une action en mer contre la chasse au requin, et par le Japon, pour une action contre des baleiniers.

Selon Sea Shepherd, il est resté depuis sa fuite d'Allemagne en haute mer, participant l'hiver dernier à une nouvelle campagne en Antarctique contre des baleiniers japonais.

"JE RELÈVERAI LE DÉFI"

Paul Watson est revenu aux Etats-Unis pour témoigner lors d'un procès qui doit avoir lieu "la semaine prochaine" à Seattle sur l'action de Sea Shepherd en Antarctique, a précisé Mme Essemlali.

L'ONG indique que le militant canadien ne fait plus l'objet d'une "notice rouge" d'Interpol, c'est-à-dire une demande pour localiser une personne en vue de son arrestation et de son extradition, que pour le mandat d'arrêt émis par le Japon. "De retour aux Etats-Unis. La notice rouge d'Interpol concernant le Costa Rica a été abandonnée. Je relèverai le défi de la notice rouge japonaise aux Etats-Unis si nécessaire", a commenté Paul Watson sur son compte Twitter.

Pour justifier sa fuite d'Allemagne et son refus d'être extradé au Costa Rica, Sea Shepherd avait indiqué que Paul Watson craignait, une fois au Costa Rica, que le Japon cherche à obtenir son extradition. Les méthodes utilisées par son ONG contre les baleiniers, par exemple en bloquant leurs hélices, sont qualifiées de "terroristes" par les autorités japonaises.

Le Costa Rica imputait pour sa part à Watson la mise en danger l'équipage d'un bateau de pêche costaricien lors du tournage du film documentaire Les Seigneurs de la mer (Sharkwater), qui dénonce la pratique du "shark finning", consistant à pêcher les requins pour leur couper les ailerons puis à en rejeter les corps à la mer. L'association Sea Shepherd, qui affirme avoir des preuves en vidéo, rejette fermement les accusations du Costa Rica.

En janvier, Paul Watson s'était officiellement mis en retrait, pour des raisons purement légales, de ses fonctions au sein de l'ONG installée aux Etats-Unis et consacrée à la protection des océans. Une ONG que le Canadien a fondée en 1977 après son départ de Greenpeace.

Lire sur le site du monde.fr (01/11/2013)