L’éolien est la première source d’électricité en Espagne
En 2013, pour la première fois, un pays a vu l’énergie éolienne devenir sa première source d’électricité sur une pleine année. Contrairement à ce que certains pourraient trop rapidement penser, c’est dans un pays nucléaire et industrialisé que cette première mondiale a eu lieu, soit en Espagne. Certes le contexte y est à la baisse de la demande énergétique globale depuis trois ans, mais le mix (nucléaire, charbon, hydraulique, éolien, etc.) et le niveau de production énergétique y restent significatifs.

L’analyse des données publiées par Red Electrica de Espana (REE), le gestionnaire du réseau électrique espagnol, montre que cette performance de l’éolien est due à une baisse significative de la production nucléaire d’électricité, avec la mise à l’arrêt d’un des huit réacteurs en service jusqu’alors (-8,3 %). Parallèlement, malgré une puissance installée stable, la production d’électricité provenant des éoliennes a fait un bond de 12 %, via des conditions météorologiques favorables.

Dans ce contexte, si le nucléaire est resté, en valeur brute, la première source de production d’électricité en Espagne, avec 56 378 GWh, contre 53 926 GWh pour l’éolien, cette dernière passe devant dès lors que l’on prend en compte la consommation interne des outils de production. Ainsi, selon les chiffres de REE, l’éolien a été en 2013 la première source d’électricité en termes de couverture de la demande espagnole avec 21,1 % (18,1 % en 2012) contre 21 % au nucléaire (22,1 % en 2012). Au total, 42,4 % de la demande électrique espagnole a été satisfaite en Espagne par les énergies renouvelables, l’hydraulique ayant également fait un bond pour en couvrir 14,4 %, grâce à une pluviosité 2013 importante.

Ce succès intervient néanmoins dans un contexte énergétique tendu, avec un déficit tarifaire proche de 30 milliards d’euros, dû à la subvention des coûts de production et de distribution de l’électricité, essentiellement d’origine renouvelable, pour accompagner son développement depuis le début des années deux mille.

Traditionnellement utilisés pour répondre lors des pics de consommation et/ou de conditions météorologiques peu favorables à l’éolien et au solaire, le charbon et le cycle combiné ont également vu leur production respective s’afficher en baisse. En conséquence, en 2013, les émissions de CO2, liées à la production d’électricité espagnole sont en baisse de 23,1 % (61,4 millions de tonnes de moins qu’en 2012).

Par Pascal Farcy

Lire sur le site de univers-nature  (25/02/2014)l