Génération identitaire: prison ferme pour des responsables après leur action anti-migrants'
JUSTICE - Le tribunal correctionnel de Gap a prononcé ce jeudi 29 août des peines de six mois de prison ferme contre trois responsables de Génération identitaire, après les actions anti-migrants menées sur la frontière franco-italienne par cette association d’extrême droite au printemps 2018.

L’association est, elle, condamnée à l’amende maximale de 75.000 euros.

Dans sa motivation, que l’AFP a pu consulter, le tribunal considère que, “compte-tenu de la nature extrêmement grave des faits, de l’importance du trouble à l’ordre public occasionné non seulement pendant leur période de commission mais de manière durable dans le département, de l’importance des valeurs protégées par les infractions reprochées et du passé pénal des prévenus”, la prison ferme s’impose.

Les trois prévenus étaient poursuivis pour des “activités exercées dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique”.

Contre Clément Gandelin (dit Galant), 24 ans, président de Génération identitaire, son porte-parole Romain Espino, 26 ans, et un organisateur actif du mouvement, Damien Lefèvre (dit Rieu), 29 ans, le tribunal a également prononcé 2.000 euros d’amende, ainsi que la privation de leurs droits civiques, civils et de famille pendant cinq ans.

    🔴 Le délibéré du procès de l'action #DefendEurope dans les #Alpes vient de tomber : je suis condamné avec @RomainEspino à 6 mois de prison ferme, 5 ans de privation des droits civiques et Génération Identitaire devra payer une amende de 75 000 euros. Soutenez-nous !
    — Clément Galant (@clement_galant) August 29, 2019

Le 21 avril 2018, Génération identitaire avait monté une vaste opération au col de l’Échelle, point de passage de nombreux migrants dans les Hautes-Alpes.

Une centaine de personnes vêtues de la même doudoune bleue s’étaient mobilisées, avec deux hélicoptères, une banderole géante, et une “frontière symbolique” matérialisée dans la neige par des grillages en plastique. Dans les semaines suivantes, les militants d’extrême-droite avaient annoncé des interceptions de migrants et des enquêtes sur les passeurs.

Me Pierre-Vincent Lambert, avocat des prévenus, a d’ores et déjà annoncé que ses clients feraient appel de la décision.

Par AFP (publié le 29/08/2019)
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