175 États s’engagent à « mettre fin à la pollution plastique »
« Il s’agit de la résolution environnementale la plus importante depuis l’Accord de Paris ! » s’est réjouie la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), Inger Andersen. Réunis depuis le 28 février à Nairobi, au Kenya, pour la cinquième session de l’instance onusienne, les représentants de 175 États se sont engagés à « mettre fin à la pollution plastique ». Dans cette optique, un comité ad hoc a été créé. Sa mission : organiser les négociations afin d’aboutir à l’adoption d’« un traité mondial juridiquement contraignant pour limiter la pollution plastique » en 2024.

Basée sur des propositions du Pérou, du Rwanda, du Japon et de l’Inde, la résolution est ambitieuse. Elle prévoit de prendre en compte l’ensemble du cycle de vie des plastiques : de sa production jusqu’à son recyclage. La lutte contre la pollution plastique — et microplastique — se déclinera aussi sur l’ensemble des écosystèmes, terrestres ou marins.

Parallèlement aux négociations, le PNUE s’est engagé à travailler « avec tous les gouvernements et toutes les entreprises disposés à abandonner les plastiques à usage unique », a insisté Inger Andersen. Il s’attachera à favoriser les investissements dans la recherche et dans l’économie circulaire, a-t-elle ajouté. L’objectif est de stopper la pollution plastique que le PNUE décrit comme « une épidémie » et « une menace planétaire », au même titre que le changement climatique ou la perte de biodiversité.

Entre 1950 et 2017, la production de plastique est passée de 2 à 348 millions de tonnes par an. Cette industrie pèse aujourd’hui 522,6 milliards de dollars américains, et « sa capacité devrait doubler d’ici 2040 », prévient le PNUE. En outre, le plastique représente 85 % des déchets marins. Chaque année, 19 à 23 millions de tonnes de plastiques rejoignent l’océan. Une étude de l’OCDE publiée le 1er mars souligne enfin que seuls 9 % des plastiques sont recyclés et qu’ils contribuent à 3,4 % des émissions de gaz à effet de serre.

Publié le 03/03/2022
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