En Espagne, la coalition de gauche enchaîne les mesures sociales
Patronat et syndicats ont paraphé, jeudi 30 janvier, la première grande mesure sociale du nouveau gouvernement de gauche au pouvoir en Espagne. Après une hausse record de 22,3 % en 2019, la coalition formée par le PSOE (socialiste) et Podemos (gauche radicale) augmentera le salaire minimal (SMI) de 5,5 % en 2020, pour atteindre les 950 euros mensuels (sur quatorze mois, soit 13 300 euros brut annuels). La mesure sera portée en conseil des ministres le 4 février et appliquée de manière rétroactive à partir du 1er janvier. Elle devrait concerner plus de 2 millions de personnes.

« C’est un élan pour améliorer les conditions de vie des gens qui ont le plus souffert de la crise », a salué le secrétaire général des Commissions ouvrières, Unai Sordo. Les syndicats, qui réclamaient 1 000 euros mensuels, ont aussi rappelé au gouvernement son engagement d’augmenter le SMI jusqu’à 60 % du salaire moyen en 2023, soit environ 1 200 euros.

« C’est un accord raisonnable pour lequel tout le monde a dû céder », a commenté le président de la Confédération espagnole des organisations entrepreneuriales (CEOE), Antonio Garamendi. Contrairement à 2019, cette hausse n’a pas provoqué de levée de boucliers au sein du patronat, sans doute parce que les scénarios alarmistes, qui prévoyaient des licenciements massifs à la suite du bond du SMI l’an dernier, ne se sont pas réalisés.

La rapidité avec laquelle la négociation a été scellée n’en a pas moins surpris. D’autant que le monde économique en général, et la CEOE en particulier, avait initialement exprimé ses craintes face à l’entrée de Podemos au gouvernement, exigeant par communiqué « rigueur budgétaire et orthodoxie économique », ainsi que « modération et stabilité »...

Par Sandrine Morel (publié le 31/01/2020)
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