Julian Assange est libre: les grandes dates de la saga WikiLeaks
Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a conclu un accord de plaider coupable avec la justice américaine aux termes duquel il retrouvera la liberté après cinq ans de détention au Royaume-Uni.

Ce mardi 25 juin, après des années de saga judiciaire, Julian Assange a quitté le Royaume-Uni en homme "libre". Poursuivi par les États-Unis pour avoir exposé au grand jour des centaines de milliers de documents confidentiels sur son site WikiLeaks, l'Australien de 52 ans a négocié un accord de plaider coupable avec la justice américaine.

Grâce à cet accord, Julian Assange devrait être condamné à 62 mois de prison, déjà purgés en détention provisoire à Londres, ce qui lui permettrait de regagner libre son Australie natale.

Le fondateur de WikiLeaks se battait depuis des années pour ne pas être livré à la justice américaine, qui le poursuit pour avoir rendu publics à partir de 2010 plus de 700.000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Visé par 18 chefs d'accusation, il encourait en théorie jusqu'à 175 ans de prison en vertu de la loi sur l'espionnage.

Juillet 2010

WikiLeaks publie des documents confidentiels

Le site internet WikiLeaks, créé par Julian Assange, diffuse 70.000 documents confidentiels sur les opérations de la coalition internationale en Afghanistan, qui seront repris par la presse mondiale.

En octobre, quelque 400.000 rapports concernant l'invasion américaine en Irak sont publiés, puis, un mois plus tard, le contenu de 250.000 câbles diplomatiques américains. Parmi ces documents figure une vidéo montrant des civils, dont deux journalistes de l'agence Reuters, tués par les tirs d'un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007.

Novembre 2010

Mandat d'arrêt contre Julian Assange

Le 18 novembre, la Suède lance un mandat d'arrêt européen contre Julian Assange dans le cadre d'une enquête pour viol et agression sexuelle de deux Suédoises en août 2010. L'Australien assure qu'elles étaient consentantes.

Julian Assange se livre finalement à la police britannique le 7 décembre, dans le cadre de cette affaire. Il est détenu neuf jours puis assigné à résidence.

Février 2011

Extradition vers la Suède validée

En février 2011, un tribunal londonien valide la demande d'extradition suédoise. L'Australien redoute d'être ensuite extradé aux États-Unis pour la fuite de documents confidentiels et d'y encourir la peine de mort.

Juin 2012

Julian Assange se réfugie à l'ambassade d'Équateur à Londres

Après avoir épuisé les recours pour contrer le mandat d'extradition, Julian Assange se réfugie à l'ambassade d'Équateur à Londres et demande l'asile politique. L'Équateur, présidé alors par la figure de la gauche sud-américaine Rafael Correa, le lui accorde en août, puis exige, en vain, un sauf-conduit de Londres pour qu'il se rende en Équateur.

Le fondateur de WikiLeaks restera cloîtré dans l'ambassade pendant près de sept ans, pour échapper à son arrestation dans le cadre du mandat d'arrêt européen lancé contre lui. Il redoute toujours d'être transféré aux Etats-Unis, qui voudraient le juger pour la publication de centaines de milliers de documents diplomatiques et militaires par WikiLeaks. Il obtient la nationalité équatorienne, avant d'en être déchu en 2019.

Avril 2019

Arrestation par la police britannique
Julian Assange est arrêté par la police britannique à Londres, en Grande-Bretagne, le 11 avril 2019.

Le nouveau président équatorien, Lenin Moreno, lui-même cible des révélations de WikiLeaks, affirme que Julian Assange a violé l'accord sur ses conditions d'asile et décide de l'expulser. Entre-temps, l'enquête pour viol a été classée sans suite en Suède, mais la police britannique arrête l'Australien devant l'ambassade équatorienne à Londres en vertu d'une demande d'extradition américaine pour "piratage informatique".

Julian Assange sera condamné, le 1er mai, à 50 semaines de prison par un tribunal londonien pour violation, sept ans auparavant, des conditions de sa liberté provisoire.

Mai 2019

Nouvelle inculpation américaine
Des manifestants protestent devant le tribunal de Westminster Magistrates, où se tient une audience du fondateur de WikiLeaks Julian Assange, dont les États-Unis souhaitent l'extradition.

En plus des faits de "piratage informatique", la justice américaine inculpe Julian Assange de 17 nouveaux chefs en vertu des lois anti-espionnage. Il encourt jusqu'à 175 ans d'emprisonnement.

Le 21 octobre, Julian Assange, confus et bredouillant, comparaît pour la première fois devant le tribunal de Westminster Magistrates.

Janvier 2021

Refus d'extradition

Un an après avoir commencé à examiner la demande américaine d'extradition, la justice britannique rejette la demande, estimant que les conditions d'incarcération aux États-Unis posent un risque de suicide. Julian Assange reste en détention au Royaume-Uni.

Décembre 2021

Bataille judiciaire

La Haute Cour de Londres annule en appel le refus d'extradition, estimant que les États-Unis ont fourni des assurances sur le traitement qui lui serait réservé. Deux semaines plus tard, la défense de Julian Assange dépose une demande de recours devant la Cour suprême britannique, qui refuse de se saisir.

Avril 2022

Extradition autorisée

Des manifestants brandissent des banderoles de soutien au fondateur de Wikileaks, Julian Assange, devant la Westminster Magistrates Court à Londres.

Le tribunal de Westminster Magistrates à Londres rend officiellement une ordonnance d'extradition, puis en juin, la ministre britannique de l'Intérieur Priti Patel signe le décret d'extradition. L'Australien fait appel de cette décision le 1er juillet 2022.

En novembre 2022, cinq grands journaux (The New York Times, The Guardian, El Pais, Le Monde et Der Spiegel) puis le Premier ministre australien appellent les États-Unis à abandonner les poursuites...

Par Louise Tessier, AFP (publié le 26/03/2024)
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