Les députés colombiens ont voté le 28 mai à une très large majorité l’interdiction de la Corrida à partir de 2027. Le texte de loi, porté à l’initiative des députés écologistes, entrera en vigueur dans trois ans et a été adopté par 93 voix et contre 2. Entre-temps, l’État devra garantir la reconversion et un emploi aux personnes qui dépendent directement ou indirectement de la tauromachie. L’objectif est aussi de transformer les arènes du pays pour d’autres activités sportives et culturelles.

La Colombie a ainsi rejoint la liste des pays sud-américains ayant interdit les spectacles tauromachiques, tels que le Brésil, le Chili, l’Argentine, l’Uruguay et le Guatemala. Les corridas sont pourtant au cœur des fêtes traditionnelles, notamment à Cali (sud-ouest), troisième ville du pays, et Manizales (centre-ouest). L’élevage bovin y occupe aussi une place très importante.

    « Une étape historique »

« C’est une étape historique, a déclaré à l’AFP le député écologiste Juan Carlos Losada, qui a soutenu le projet de loi. La Colombie quitte la triste liste des pays où la tauromachie, la torture animale, est encore considérée comme un élément culturel. »

7 pays dans le monde maintiennent cette tradition

Les députés ont argué que la corrida était l’un des héritages culturels les plus controversés de la colonisation espagnole, « contraire à d’autres droits constitutionnels tels qu’un environnement sain, la dignité humaine et la reconnaissance des animaux en tant qu’êtres sensibles et sujets d’une protection spéciale contre les mauvais traitements et la violence ».

Dans différents pays du monde, le débat fait rage. Actuellement, seuls le Pérou, le Mexique, l’Équateur, le Venezuela, le Portugal, l’Espagne et la France maintiennent encore cette tradition toujours plus contestée.

Reporterre - 3 juin 2024