21 Août 2013
La Norvège a publié un audit de la dette que les pays en développement lui doivent. C’est une première mondiale et certains pensent que les autres États membres devraient faire de même.
Le ministère norvégien des affaires étrangères avait demandé au cabinet Deloitte de réaliser l'audit. Il en ressort qu'Oslo a violé les principes de l'ONU de prêt responsable dans 4 de ses 34 contrats de prêt accordés à la Birmanie, l'Égypte, l'Indonésie, au Pakistan, la Somalie, au Soudan et au Zimbabwe.
À la suite de la publication de cet audit, Oslo a annoncé qu'il réexaminerait la question du poids de la dette, l'une des causes principales de pauvreté dans les pays en développement.
« Même si la solvabilité de nombreux pays, comme le Brésil, s'améliore, le poids de la dette empêche certains pays pauvres de se développer. Ces pays connaissent des difficultés à rembourser les dettes contractées sous des conditions défavorables. Nous voulons nous attaquer à ce problème », a déclaré le ministre norvégien du développement, Heikki Eidsvoll Holmås.
Il a indiqué que la Norvège avait déjà annulé la dette de pays étrangers pour une valeur de sept milliards de couronnes norvégiennes au cours des huit dernières années, soit environ 910 millions d'euros.
« Je convie les autres pays à faire de même », a-t-il annoncé.
Appels en faveur d'une annulation de la dette
La Norwegian Coalition for Debt cancellation a demandé de son côté d'annuler immédiatement toute dette des pays en voie de développement. Le Réseau européen sur la dette et le développement (Eurodad) propose pour sa part que les États membres de l'UE réalisent à leur tour des audits.
« L'Union européenne est évidemment embarrassée que la Norvège, qui ne fait pas partie de l'UE, soit la seule nation européenne à réaliser actuellement des avancées concrètes en matière de responsabilisation du prêteur », a expliqué Bodo Ellmers, un porte-parole d'Eurodad.
« Nous savons que certains gouvernements européens ont des cadavres dans le placard. […]Les citoyens européens et d'ailleurs ont le droit de connaître la vérité. », a-t-il ajouté.
Selon les partisans de l'annulation de la dette, les prêts européens ont parfois servi à financer l'exportation d'armes fabriquées en Europe, souvent utilisées par des dictateurs contre leur propre peuple.
Ils soutiennent aussi que les garanties de crédit à l'exportation financent, sous forme d'aide, le dumping de produits européens trop onéreux et inadaptés aux pays pauvres.
La communauté internationale octroie 105,6 milliards d'euros d’aide aux pays en développement chaque année et reçoit 347,8 milliards de remboursements de la dette.
Les prêts norvégiens analysés par Deloitte représentaient 130 millions d'euros. Si les remboursements d'intérêts étaient pris en compte, le montant total de la dette serait quatre fois plus élevé.
Le développement entravé
Selon les défenseurs de l'annulation de la dette, les nouvelles aides accordées par des États membres de l'UE à des dictatures renversées, comme la Tunisie, servent à financer le remboursement d'aides illégitimes amassées par les précédents dirigeants militaires.
La Commission européenne est consciente de ces problèmes. Dans une communication récente sur le financement du développement, elle a appelé « tous les acteurs à appliquer des principes responsables de prêts et d'emprunts ».
Elle n'a toutefois pas dévoilé de mesures concrètes pour ce faire.
« Il s'agit d'un problème classique d'une action collective : l'aide des bons donateurs finance le remboursement de la dette des créanciers douteux », a déclaré M. Ellmers. « Le Parlement et la Commission doivent s'assurer que le financement responsable devienne obligatoire pour tout le monde dans l'UE. »
Lire l'article sur le site de: Euractiv (20/08/2013)
Le ministère norvégien des affaires étrangères avait demandé au cabinet Deloitte de réaliser l'audit. Il en ressort qu'Oslo a violé les principes de l'ONU de prêt responsable dans 4 de ses 34 contrats de prêt accordés à la Birmanie, l'Égypte, l'Indonésie, au Pakistan, la Somalie, au Soudan et au Zimbabwe.
À la suite de la publication de cet audit, Oslo a annoncé qu'il réexaminerait la question du poids de la dette, l'une des causes principales de pauvreté dans les pays en développement.
« Même si la solvabilité de nombreux pays, comme le Brésil, s'améliore, le poids de la dette empêche certains pays pauvres de se développer. Ces pays connaissent des difficultés à rembourser les dettes contractées sous des conditions défavorables. Nous voulons nous attaquer à ce problème », a déclaré le ministre norvégien du développement, Heikki Eidsvoll Holmås.
Il a indiqué que la Norvège avait déjà annulé la dette de pays étrangers pour une valeur de sept milliards de couronnes norvégiennes au cours des huit dernières années, soit environ 910 millions d'euros.
« Je convie les autres pays à faire de même », a-t-il annoncé.
Appels en faveur d'une annulation de la dette
La Norwegian Coalition for Debt cancellation a demandé de son côté d'annuler immédiatement toute dette des pays en voie de développement. Le Réseau européen sur la dette et le développement (Eurodad) propose pour sa part que les États membres de l'UE réalisent à leur tour des audits.
« L'Union européenne est évidemment embarrassée que la Norvège, qui ne fait pas partie de l'UE, soit la seule nation européenne à réaliser actuellement des avancées concrètes en matière de responsabilisation du prêteur », a expliqué Bodo Ellmers, un porte-parole d'Eurodad.
« Nous savons que certains gouvernements européens ont des cadavres dans le placard. […]Les citoyens européens et d'ailleurs ont le droit de connaître la vérité. », a-t-il ajouté.
Selon les partisans de l'annulation de la dette, les prêts européens ont parfois servi à financer l'exportation d'armes fabriquées en Europe, souvent utilisées par des dictateurs contre leur propre peuple.
Ils soutiennent aussi que les garanties de crédit à l'exportation financent, sous forme d'aide, le dumping de produits européens trop onéreux et inadaptés aux pays pauvres.
La communauté internationale octroie 105,6 milliards d'euros d’aide aux pays en développement chaque année et reçoit 347,8 milliards de remboursements de la dette.
Les prêts norvégiens analysés par Deloitte représentaient 130 millions d'euros. Si les remboursements d'intérêts étaient pris en compte, le montant total de la dette serait quatre fois plus élevé.
Le développement entravé
Selon les défenseurs de l'annulation de la dette, les nouvelles aides accordées par des États membres de l'UE à des dictatures renversées, comme la Tunisie, servent à financer le remboursement d'aides illégitimes amassées par les précédents dirigeants militaires.
La Commission européenne est consciente de ces problèmes. Dans une communication récente sur le financement du développement, elle a appelé « tous les acteurs à appliquer des principes responsables de prêts et d'emprunts ».
Elle n'a toutefois pas dévoilé de mesures concrètes pour ce faire.
« Il s'agit d'un problème classique d'une action collective : l'aide des bons donateurs finance le remboursement de la dette des créanciers douteux », a déclaré M. Ellmers. « Le Parlement et la Commission doivent s'assurer que le financement responsable devienne obligatoire pour tout le monde dans l'UE. »
Lire l'article sur le site de: Euractiv (20/08/2013)