31 May 2024
Après les révélations du « Soir », de la RTBF et de « De Morgen », un nouvel arrêté wallon interdit le transit d’armes avec ou sans transbordement vers l’Etat hébreu. Il vise à combler une faille dans la législation régionale.
Tous les angles morts seront-ils comblés ? Après les révélations du Soir, de De Morgen et de la RTBF, la Wallonie a décidé d’interdire tout transit d’armes vers Israël, a confirmé au Soir le cabinet du ministre-président Elio Di Rupo (PS). Au moins 70 tonnes de munitions et d’explosifs ont transité par l’aéroport de Liège depuis le 7 octobre, grâce à une faille dans la législation régionale sur le transit d’armes.
La compagnie aérienne Challenge, dirigée par l’Israélien Yossi Shoukroun, avait transporté ce matériel militaire entre New York et Tel Aviv alors même que le gouvernement wallon s’était réengagé début février à ne plus accorder de licence de transit ou d’exportation vers l’Etat hébreu. Les autorités régionales avaient pris cette décision alors qu’Israël est engagé dans une guerre sanglante à Gaza, une riposte à l’attaque terroriste meurtrière du Hamas le 7 octobre (près de 1.200 morts).
Challenge profitait d’un angle mort wallon, le « transit sans transbordement ». Jusqu’ici, si un avion faisait une courte escale à l’aéroport de Liège, sans bouger son chargement de ses soutes, aucune licence n’était requise. Difficile, dans ce contexte, de contrôler toutes les marchandises qui transitaient par Liège.
Le ministre-président wallon a visiblement décidé de combler cette faille. « Sur base des informations dont font état certaines ONG, la Direction des armes a examiné la situation et a constaté que le décret de 2012 relatif à l’importation, l’exportation et le transit des armes ne prévoit pas la nécessité d’avoir une licence dans le cadre d’un transit sans transbordement », confirme le cabinet d’Elio Di Rupo. « Eu égard à la situation à Gaza et aux décisions de la Cour Internationale de Justice, le Ministre-Président a, en effet, décidé d’agir en fonction de ses attributions et a signé aujourd’hui un arrêté ministériel interdisant tout transit d’armes avec ou sans transbordement vers Israël. » Le cabinet du ministre-président précise que « le matériel militaire visé par la liste commune des équipements militaires de l’Union européenne vers l’Etat d’Israël et qui transiterait par les aéroports de Liège ou de Charleroi ».
« Cela montre qu’il y avait effectivement un problème, désormais reconnu par les autorités. Il a été très difficile de déterminer qui était responsable », souligne François Graas, chargé de plaidoyer pour Amnesty international, qui souligne le côté positif de la décision. Dans ce dossier, les autorités régionales renvoyaient la responsabilité au fédéral, qui faisait de même. « Il a fallu que les ONG interviennent publiquement à de multiples reprises. Et on peut regretter qu’il ait fallu attendre plus de sept mois après le début de la guerre à Gaza. Il a fallu des mois d’interpellation, et des preuves indiscutables pour les autorités bougent. Or ces preuves étaient disponibles. »
Source : Le Soir
Tous les angles morts seront-ils comblés ? Après les révélations du Soir, de De Morgen et de la RTBF, la Wallonie a décidé d’interdire tout transit d’armes vers Israël, a confirmé au Soir le cabinet du ministre-président Elio Di Rupo (PS). Au moins 70 tonnes de munitions et d’explosifs ont transité par l’aéroport de Liège depuis le 7 octobre, grâce à une faille dans la législation régionale sur le transit d’armes.
La compagnie aérienne Challenge, dirigée par l’Israélien Yossi Shoukroun, avait transporté ce matériel militaire entre New York et Tel Aviv alors même que le gouvernement wallon s’était réengagé début février à ne plus accorder de licence de transit ou d’exportation vers l’Etat hébreu. Les autorités régionales avaient pris cette décision alors qu’Israël est engagé dans une guerre sanglante à Gaza, une riposte à l’attaque terroriste meurtrière du Hamas le 7 octobre (près de 1.200 morts).
Challenge profitait d’un angle mort wallon, le « transit sans transbordement ». Jusqu’ici, si un avion faisait une courte escale à l’aéroport de Liège, sans bouger son chargement de ses soutes, aucune licence n’était requise. Difficile, dans ce contexte, de contrôler toutes les marchandises qui transitaient par Liège.
Le ministre-président wallon a visiblement décidé de combler cette faille. « Sur base des informations dont font état certaines ONG, la Direction des armes a examiné la situation et a constaté que le décret de 2012 relatif à l’importation, l’exportation et le transit des armes ne prévoit pas la nécessité d’avoir une licence dans le cadre d’un transit sans transbordement », confirme le cabinet d’Elio Di Rupo. « Eu égard à la situation à Gaza et aux décisions de la Cour Internationale de Justice, le Ministre-Président a, en effet, décidé d’agir en fonction de ses attributions et a signé aujourd’hui un arrêté ministériel interdisant tout transit d’armes avec ou sans transbordement vers Israël. » Le cabinet du ministre-président précise que « le matériel militaire visé par la liste commune des équipements militaires de l’Union européenne vers l’Etat d’Israël et qui transiterait par les aéroports de Liège ou de Charleroi ».
« Cela montre qu’il y avait effectivement un problème, désormais reconnu par les autorités. Il a été très difficile de déterminer qui était responsable », souligne François Graas, chargé de plaidoyer pour Amnesty international, qui souligne le côté positif de la décision. Dans ce dossier, les autorités régionales renvoyaient la responsabilité au fédéral, qui faisait de même. « Il a fallu que les ONG interviennent publiquement à de multiples reprises. Et on peut regretter qu’il ait fallu attendre plus de sept mois après le début de la guerre à Gaza. Il a fallu des mois d’interpellation, et des preuves indiscutables pour les autorités bougent. Or ces preuves étaient disponibles. »
Source : Le Soir