15 Nov 2013
Elles réclament le droit de conduire. Elles appellent à la désobéissance civile et vont braver l’interdiction ce samedi. Au risque de finir en prison.
Au risque de finir en prison.
C’est un acte osé dans un pays où un responsable religieux a récemment affirmé que conduire «détruisait les ovaires» et augmentait le risque d’avoir des enfants anormaux. Sous le slogan «conduire est un choix», des militantes saoudiennes ont appelé sur les réseaux sociaux à faire de ce 26 octobre le point d’orgue de la campagne lancée en septembre invitant les Saoudiennes qui ont obtenu un permis à l’étranger à prendre le volant. «Le 26 octobre est un jour au cours duquel les femmes en Arabie saoudite diront qu’elles sont déterminées (…)et que cette question doit être résolue», a expliqué à l’AFP Manal Al Sharif, l’icône du mouvement. Dans le seul pays du monde où les femmes n’ont pas le droit de conduire, l’informaticienne fut emprisonnée pendant neuf jours, lors de la précédente campagne en mai 2011, pour avoir posté une vidéo d’elle-même en train de conduire.
En Arabie saoudite, aucune loi n’interdit aux femmes de conduire. Mais les autorités se fondent sur un édit religieux (une fatwa) pour justifier l’interdiction. Dans ce royaume très conservateur où les lois s’inspirent d’une version rigoriste de l’Islam, l’opposition des puissants religieux constitue un énorme frein à l’émancipation des femmes.
«Il est connu que la conduite de voitures par les femmes est interdite dans le royaume, et nous appliquerons la loi à l’égard des personnes qui y contreviennent ou se rassemblent pour appuyer l’initiative», a mis en garde jeudi le ministère de l’Intérieur. Les rebelles risquent juqu’à 5 ans de prison. Les pressions se sont encore intensifiées à l’approche de la date fatidique au point que certaines meneuses hésitent à défier les autorités ce samedi. Plusieurs d’entre elles ont reçu des appels téléphoniques d’intimidation. Hier, leur site, oct26driving.com, a été piraté. «Par précaution et par respect pour les mises en garde du ministère de l’Intérieur, et afin d’empêcher que la campagne soit exploitée par d’autres groupes, nous demandons aux femmes de ne pas conduire demain (samedi) et de changer l’initiative du 26 octobre en campagne ouverte pour la conduite des femmes», a déclaré une activiste. «La date était uniquement symbolique. Les femmes ont commencé à conduire avant le 26 octobre et continueront de le faire après ce jour», a déclaré une autre militante, la blogueuse Eman Nafjan. Malgré le danger de se retrouver derrière les barraux, de plus en plus de femmes s’enhardissent à prendre le volant et à poster sur les réseaux sociaux des vidéos les montrant en train de conduire. Plus d’une cinquantaine d’entre elles ont osé défier les oulémas ces deux dernières semaines.
Citoyennes de second rang
Le collectif «Women2drive» dénonce régulièrement la condition misérable des femmes soumises aux diktats de la police religieuse. La très riche pétromonarchie ne leur reconnaît pratiquement aucun droit. Citoyennes de second rang sous leur voile intégral, les Saoudiennes ont besoin de l’autorisation d’un tuteur mâle (père, frère ou mari) pour voyager, travailler ou même se marier. Elles sont placées en position d’infériorité en cas de divorce ou d’héritage. La stricte séparation des sexes, la charia et les coutumes tribales les confinent dans un sous-statut. Ainsi, l’Arabie Saoudite punit le viol et le meurtre par la peine capitale, mais un homme ne peut être condamné à mort pour le meurtre de son enfant ou de son épouse. Il paie seulement «le prix du sang».
Lire sur le site de lavenir.net (26/10/2013)
Au risque de finir en prison.
C’est un acte osé dans un pays où un responsable religieux a récemment affirmé que conduire «détruisait les ovaires» et augmentait le risque d’avoir des enfants anormaux. Sous le slogan «conduire est un choix», des militantes saoudiennes ont appelé sur les réseaux sociaux à faire de ce 26 octobre le point d’orgue de la campagne lancée en septembre invitant les Saoudiennes qui ont obtenu un permis à l’étranger à prendre le volant. «Le 26 octobre est un jour au cours duquel les femmes en Arabie saoudite diront qu’elles sont déterminées (…)et que cette question doit être résolue», a expliqué à l’AFP Manal Al Sharif, l’icône du mouvement. Dans le seul pays du monde où les femmes n’ont pas le droit de conduire, l’informaticienne fut emprisonnée pendant neuf jours, lors de la précédente campagne en mai 2011, pour avoir posté une vidéo d’elle-même en train de conduire.
En Arabie saoudite, aucune loi n’interdit aux femmes de conduire. Mais les autorités se fondent sur un édit religieux (une fatwa) pour justifier l’interdiction. Dans ce royaume très conservateur où les lois s’inspirent d’une version rigoriste de l’Islam, l’opposition des puissants religieux constitue un énorme frein à l’émancipation des femmes.
«Il est connu que la conduite de voitures par les femmes est interdite dans le royaume, et nous appliquerons la loi à l’égard des personnes qui y contreviennent ou se rassemblent pour appuyer l’initiative», a mis en garde jeudi le ministère de l’Intérieur. Les rebelles risquent juqu’à 5 ans de prison. Les pressions se sont encore intensifiées à l’approche de la date fatidique au point que certaines meneuses hésitent à défier les autorités ce samedi. Plusieurs d’entre elles ont reçu des appels téléphoniques d’intimidation. Hier, leur site, oct26driving.com, a été piraté. «Par précaution et par respect pour les mises en garde du ministère de l’Intérieur, et afin d’empêcher que la campagne soit exploitée par d’autres groupes, nous demandons aux femmes de ne pas conduire demain (samedi) et de changer l’initiative du 26 octobre en campagne ouverte pour la conduite des femmes», a déclaré une activiste. «La date était uniquement symbolique. Les femmes ont commencé à conduire avant le 26 octobre et continueront de le faire après ce jour», a déclaré une autre militante, la blogueuse Eman Nafjan. Malgré le danger de se retrouver derrière les barraux, de plus en plus de femmes s’enhardissent à prendre le volant et à poster sur les réseaux sociaux des vidéos les montrant en train de conduire. Plus d’une cinquantaine d’entre elles ont osé défier les oulémas ces deux dernières semaines.
Citoyennes de second rang
Le collectif «Women2drive» dénonce régulièrement la condition misérable des femmes soumises aux diktats de la police religieuse. La très riche pétromonarchie ne leur reconnaît pratiquement aucun droit. Citoyennes de second rang sous leur voile intégral, les Saoudiennes ont besoin de l’autorisation d’un tuteur mâle (père, frère ou mari) pour voyager, travailler ou même se marier. Elles sont placées en position d’infériorité en cas de divorce ou d’héritage. La stricte séparation des sexes, la charia et les coutumes tribales les confinent dans un sous-statut. Ainsi, l’Arabie Saoudite punit le viol et le meurtre par la peine capitale, mais un homme ne peut être condamné à mort pour le meurtre de son enfant ou de son épouse. Il paie seulement «le prix du sang».
Lire sur le site de lavenir.net (26/10/2013)