Médecins solidaires : des oasis de soin dans des déserts médicaux
En plein désert médical, des médecins généralistes se relaient pour apporter des soins dans un centre de santé d’une petite commune du Cher. Ce collectif, les Médecins solidaires, né il y a un an et demi, remporte un franc succès.
Alternatives

« On prend encore de nouveaux patients, mais plus pour très longtemps. » À Charenton-du-Cher, petite commune de 1000 habitants située au sud de Bourges, Karine Gueguen assure l’accueil d’un cabinet médical d’un nouveau genre, avec sa consœur coordinatrice du lieu, Mélanie Guichard.

Auparavant secrétaire du docteur Courseau, parti à la retraite en 2023, elle voit désormais se succéder les professionnels de santé : chaque semaine, des médecins volontaires, qui exercent ailleurs en France, s’y relaient pour assurer une présence sur place, plus que bienvenue dans ce désert médical.

Remis à neuf, le centre a rouvert le 6 février dernier à l’initiative de Médecins solidaires, un collectif de médecins généralistes à l’origine de cette solution inédite aux déserts médicaux. Le jour de l’ouverture, une dame attendait sur le parking depuis 6h45, et le téléphone du secrétariat n’a pas arrêté de sonner. En tout, 826 appels ont été reçus, se souvient Karine, avec le sourire.

Pas de médecin depuis un an

Habitants d’une petite commune à 20 minutes en voiture, Jacques et Géraldine Lallier ont décroché un premier rendez-vous grâce aux Médecins solidaires. Il et elle n’avaient plus accès à un médecin traitant depuis plus d’un an.

Sylvie Morel, 63 ans, fait partie des patients qui ont pris rendez-vous dès le début. Habitante d’une commune voisine, elle n’avait plus de médecin traitant depuis le départ à la retraite du sien, à Saint-Amand-Montrond, il y a deux ans. « J’ai appelé partout, mais on me répondait à chaque fois qu’on ne prenait plus de nouveaux patients », rapporte-t-elle dans la salle d’attente du cabinet de Charenton-du-Cher. En attendant, elle se contentait, comme de nombreux autres habitants du coin, de téléconsultations en pharmacie. « Moi ça me suffisait, parce que je n’ai pas eu de gros problèmes de santé », fait-elle remarquer.

Plus loin, Jacques et Géraldine Lallier embrayent : « Ah ça, il ne faut pas être malade ! » ajoute le couple, qui a décroché un premier rendez-vous, comme leur fils, plus tard dans la journée. « On était suivis à Dun-sur-Auron [petite commune de 4000 habitants, à 20 minutes en voiture du cabinet médical, ndlr], mais notre médecin a fait un burn-out, donc on n’en a plus depuis plus d’un an », témoignent-ils, dossier médical en mains.

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