17 Oct 2018
Des dizaines de milliers de personnes, 240.000 selon les organisateurs, ont envahi le centre de la capitale allemande à l'appel d'un collectif d'organisations afin de protester contre la haine et le racisme.
Des dizaines de milliers de personnes ont envahi le centre de Berlin pour protester contre la haine et le racisme en réponse aux dernières manifestations racistes survenues en Allemagne, de Chemnitz à Köthen en passant par Dortmund. Au moins 240.000 manifestants ont répondu présents, a annoncé le collectif #Unteilbar (#indivisible), qui avait dit miser sur quelques 40.000 participants. «Il s’agit déjà d’un succès», s’est réjouie sa porte-parole Theresa Hartmann, tandis que la police de Berlin n’a pas donné de chiffre officiel mais évoqué quelques dizaines de milliers de participants. La dernière grande manifestation antiraciste à Berlin s’était déroulée en mai et avait rassemblé 25.000 personnes.
Les forces de l’ordre encadrant la marche étaient environ 900, un nombre assez bas si on le compare à celui, par exemple, d’une récente manifestation de l’extrême droite à Chemnitz, où l’on comptait 1.200 policiers pour environ 1.000 manifestants. Le défilé, partant d’Alexanderplatz à l’Est de la ville pour se terminer autour de la célèbre Colonne de la Victoire, s’est déroulé sans incidents.
«Dites-le fort, dites-le clairement, nous sommes tous indivisibles!», ont scandé les participants en défilant sous un soleil radieux et par des températures estivales au cœur de la capitale, avant de rejoindre la Porte de Brandebourg, où des célébrités de la scène musicale allemande se sont produites. «Pas de place pour les nazis», «le sauvetage en mer n’est pas un crime», «plus d’amour, moins de haine» figuraient notamment sur les pancartes. Le collectif #Unteilbar est composé de diverses ONG, artistes ou personnes privées. Il avait déjà rassemblé des milliers de personnes dans les rues de Hambourg ou Munich les semaines précédentes. S’y sont joints des syndicats et organisations religieuses ou caritatives. En résumé toute la gauche, dans un spectre aussi large qu'inédit, était là.
Seehofer visé par les pancartes
Derrière le mot d’ordre «Pour une société libre et ouverte - contre l’exclusion, solidarité!», il s’agissait de protester en particulier contre le racisme véhiculé par l’extrême droite, entrée il y a un an au Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand. L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) a bâti son succès en nourrissant les craintes des Allemands après l’afflux de plus d’un million de réfugiés entre 2015 et 2016 dans le pays. Fin août, une manifestation de sympathisants d’extrême droite avait dégénéré en chasses à l’étranger dans les rues de Chemnitz juste après le meurtre d’un Allemand attribué à un réfugié. Certains avaient défilé en faisant le salut hitlérien, et un restaurant juif avait été attaqué.
Les organisateurs voulaient aussi protester contre les discriminations, la mort des réfugiés en Méditerranée, la montée des inégalités et les atteintes portées à l’Etat social. Dans le défilé, on a également vu des écologistes défendant la forêt de Hambach, près de Cologne. De manière générale, le très à droite ministre de l’Intérieur Horst Seehofer était particulièrement visé par les pancartes.
Des responsables politiques - essentiellement de gauche - ont également soutenu l’initiative, comme le populaire ministre des Affaires étrangères Heiko Maas.
«Nous sommes colorés, nous sommes indivisibles. Nous le montrons aujourd’hui à tous ceux qui veulent nous diviser», avait posté le social-démocrate sur son compte Twitter.
Par Libération, avec AFP
Lire sur le site de Libération (13/10/2018)
Des dizaines de milliers de personnes ont envahi le centre de Berlin pour protester contre la haine et le racisme en réponse aux dernières manifestations racistes survenues en Allemagne, de Chemnitz à Köthen en passant par Dortmund. Au moins 240.000 manifestants ont répondu présents, a annoncé le collectif #Unteilbar (#indivisible), qui avait dit miser sur quelques 40.000 participants. «Il s’agit déjà d’un succès», s’est réjouie sa porte-parole Theresa Hartmann, tandis que la police de Berlin n’a pas donné de chiffre officiel mais évoqué quelques dizaines de milliers de participants. La dernière grande manifestation antiraciste à Berlin s’était déroulée en mai et avait rassemblé 25.000 personnes.
Les forces de l’ordre encadrant la marche étaient environ 900, un nombre assez bas si on le compare à celui, par exemple, d’une récente manifestation de l’extrême droite à Chemnitz, où l’on comptait 1.200 policiers pour environ 1.000 manifestants. Le défilé, partant d’Alexanderplatz à l’Est de la ville pour se terminer autour de la célèbre Colonne de la Victoire, s’est déroulé sans incidents.
«Dites-le fort, dites-le clairement, nous sommes tous indivisibles!», ont scandé les participants en défilant sous un soleil radieux et par des températures estivales au cœur de la capitale, avant de rejoindre la Porte de Brandebourg, où des célébrités de la scène musicale allemande se sont produites. «Pas de place pour les nazis», «le sauvetage en mer n’est pas un crime», «plus d’amour, moins de haine» figuraient notamment sur les pancartes. Le collectif #Unteilbar est composé de diverses ONG, artistes ou personnes privées. Il avait déjà rassemblé des milliers de personnes dans les rues de Hambourg ou Munich les semaines précédentes. S’y sont joints des syndicats et organisations religieuses ou caritatives. En résumé toute la gauche, dans un spectre aussi large qu'inédit, était là.
Seehofer visé par les pancartes
Derrière le mot d’ordre «Pour une société libre et ouverte - contre l’exclusion, solidarité!», il s’agissait de protester en particulier contre le racisme véhiculé par l’extrême droite, entrée il y a un an au Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand. L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) a bâti son succès en nourrissant les craintes des Allemands après l’afflux de plus d’un million de réfugiés entre 2015 et 2016 dans le pays. Fin août, une manifestation de sympathisants d’extrême droite avait dégénéré en chasses à l’étranger dans les rues de Chemnitz juste après le meurtre d’un Allemand attribué à un réfugié. Certains avaient défilé en faisant le salut hitlérien, et un restaurant juif avait été attaqué.
Les organisateurs voulaient aussi protester contre les discriminations, la mort des réfugiés en Méditerranée, la montée des inégalités et les atteintes portées à l’Etat social. Dans le défilé, on a également vu des écologistes défendant la forêt de Hambach, près de Cologne. De manière générale, le très à droite ministre de l’Intérieur Horst Seehofer était particulièrement visé par les pancartes.
Des responsables politiques - essentiellement de gauche - ont également soutenu l’initiative, comme le populaire ministre des Affaires étrangères Heiko Maas.
«Nous sommes colorés, nous sommes indivisibles. Nous le montrons aujourd’hui à tous ceux qui veulent nous diviser», avait posté le social-démocrate sur son compte Twitter.
Par Libération, avec AFP
Lire sur le site de Libération (13/10/2018)