30 May 2016
L’équipement, fraîchement terminé, ne sera officiellement inauguré que dans plusieurs jours. Mais les cyclistes sont déjà très nombreux à tester (et à apprécier) la nouvelle piste aménagée sur le boulevard Bourdon (IVe), le long du port de l’Arsenal. Logique : cette nouvelle voie dédiée, c’est en quelque sorte le « pavillon témoin » des futurs aménagements cyclables de la capitale.
Protégée des voitures par un séparateur, bidirectionnelle et surtout très large (2 m par sens, contre 1,5 m sur les pistes classiques, pour permettre les dépassements entre cyclistes), la nouvelle voie préfigure les « autoroutes » à vélo dont Paris va se doter à l’horizon 2020. Joliment baptisée REVe pour Réseau Express Vélo (150 M€ pour l’ensemble du plan vélo), ce programme d’aménagements routiers a été voté par la Ville en avril 2015. Il se traduira par la création de 45 km de grands axes cyclables sécurisés (du nord au sud, d’est en ouest et le long de la Seine) conçues pour « doper » la pratique du vélo en ville.
Pour l’heure, seuls les 600 m du boulevard Bourdon (et un petit tronçon sur les quais de la rive gauche au niveau de la BNF) ont été réalisés. Mais à la mairie, on promet un changement de braquet dans le rythme des aménagements au 2e semestre 2016 et surtout début 2017.
« Nous sommes en discussion, depuis plusieurs mois déjà, avec la préfecture de police pour réfléchir à l’insertion de ces nouvelles pistes sur les grands axes », insiste Christophe Najdovski, adjoint (EELV) à la maire chargé des déplacements, en soulignant que les études portent actuellement sur la rive gauche (boulevards Saint-Michel et Leclerc) et la rue de Rivoli.
Des axes où l’aménagement d’une piste cyclable « king size » (nécessitant la suppression d’une file de circulation auto) sera sans doute plus complexe qu’à Bastille. Dès le vote du plan vélo en 2015, Jean-François Legaret, maire (LR) du Ier s’était inquiété de la création d’une double piste à Rivoli en plus du large couloir de bus (ouvert aux cyclistes).
« Il faut les deux », assume Christophe Najdovski. « Si on veut que le vélo cesse d’être un mode de déplacement marginal, il faut réaliser des aménagements cyclables de qualité… et continuer à mieux partager l’espace public. On tourne la page du trafic de transit au centre de Paris », conclut l’élu.
« Une piste très sécurisante »
« Très lisse, très pratique, très sécurisante… » Sébastien, un jeune homme de 26 ans qui s’offre une balade à vélo depuis Enghien (Val-d’Oise), vient d’emprunter sans le savoir la nouvelle « autoroute » cyclable de Paris. Et ses premières impressions sont très positives. D’autant plus qu’avant d’arriver sur le nouvel équipement, il s’est fait quelques frayeurs. « Traverser la place de la Bastille sur laquelle il n’y rien pour les vélos, c’est franchement du sport ! », note t-il avec ironie. Une retraitée, casque sur la tête, qui arrive quelques minutes plus tard au guidon d’un vélo hollandais, a le même sentiment. « C’est très bien de faire de belles pistes cyclables protégées. Mais il ne faut pas qu’elles se terminent en impasse », estime-t-elle. « Le plan vélo de la Ville est très ambitieux, enchaine Kiki Lambert porte-parole de l’association MDB (Mieux se déplacer à Bicyclette) qui se félicite de ce premier aménagement. Mais il faudra que les élus tiennent bon pour le mener à son terme. Ce serait dommage que les équipements cyclables soient revus à la baisse sous la pression des autres usagers de la route. »
Chiffres clés
45 km. C’est la longueur du futur Réseau Express Vélo de Paris (bois de Boulogne et de Vincennes non compris). La mairie compte par ailleurs renforcer le réseau des pistes secondaires et porter le total des aménagements cyclables à 1 400 km en 2020 contre 700 km aujourd’hui.
150 M€ sont consacrés aux investissements du plan vélo 2015-2020 de la Ville. Outre l’ouverture de pistes dédiées, le plan prévoit la création de 10 000 nouveaux arceaux de stationnement ou encore de 7 000 « sas » aux feux rouges.
225 000 déplacements à vélo sont recensés chaque jour dans la capitale. Ils ne représentent que 5 % du trafic global. L’objectif de la Ville est de porter la part du vélo à 15 % d’ici quatre ans.
7,7 millions de locations Vélib’ ont été comptabilisées au 1er trimestre 2016, soit plus d’une location pas seconde. Ce chiffre est en légère baisse (- 2,5 %) par rapport au 1er trimestre 2015.
Par Benoit Hasse
A lire sur le site de leparisien.fr (17/05/2016)
Protégée des voitures par un séparateur, bidirectionnelle et surtout très large (2 m par sens, contre 1,5 m sur les pistes classiques, pour permettre les dépassements entre cyclistes), la nouvelle voie préfigure les « autoroutes » à vélo dont Paris va se doter à l’horizon 2020. Joliment baptisée REVe pour Réseau Express Vélo (150 M€ pour l’ensemble du plan vélo), ce programme d’aménagements routiers a été voté par la Ville en avril 2015. Il se traduira par la création de 45 km de grands axes cyclables sécurisés (du nord au sud, d’est en ouest et le long de la Seine) conçues pour « doper » la pratique du vélo en ville.
Pour l’heure, seuls les 600 m du boulevard Bourdon (et un petit tronçon sur les quais de la rive gauche au niveau de la BNF) ont été réalisés. Mais à la mairie, on promet un changement de braquet dans le rythme des aménagements au 2e semestre 2016 et surtout début 2017.
« Nous sommes en discussion, depuis plusieurs mois déjà, avec la préfecture de police pour réfléchir à l’insertion de ces nouvelles pistes sur les grands axes », insiste Christophe Najdovski, adjoint (EELV) à la maire chargé des déplacements, en soulignant que les études portent actuellement sur la rive gauche (boulevards Saint-Michel et Leclerc) et la rue de Rivoli.
Des axes où l’aménagement d’une piste cyclable « king size » (nécessitant la suppression d’une file de circulation auto) sera sans doute plus complexe qu’à Bastille. Dès le vote du plan vélo en 2015, Jean-François Legaret, maire (LR) du Ier s’était inquiété de la création d’une double piste à Rivoli en plus du large couloir de bus (ouvert aux cyclistes).
« Il faut les deux », assume Christophe Najdovski. « Si on veut que le vélo cesse d’être un mode de déplacement marginal, il faut réaliser des aménagements cyclables de qualité… et continuer à mieux partager l’espace public. On tourne la page du trafic de transit au centre de Paris », conclut l’élu.
« Une piste très sécurisante »
« Très lisse, très pratique, très sécurisante… » Sébastien, un jeune homme de 26 ans qui s’offre une balade à vélo depuis Enghien (Val-d’Oise), vient d’emprunter sans le savoir la nouvelle « autoroute » cyclable de Paris. Et ses premières impressions sont très positives. D’autant plus qu’avant d’arriver sur le nouvel équipement, il s’est fait quelques frayeurs. « Traverser la place de la Bastille sur laquelle il n’y rien pour les vélos, c’est franchement du sport ! », note t-il avec ironie. Une retraitée, casque sur la tête, qui arrive quelques minutes plus tard au guidon d’un vélo hollandais, a le même sentiment. « C’est très bien de faire de belles pistes cyclables protégées. Mais il ne faut pas qu’elles se terminent en impasse », estime-t-elle. « Le plan vélo de la Ville est très ambitieux, enchaine Kiki Lambert porte-parole de l’association MDB (Mieux se déplacer à Bicyclette) qui se félicite de ce premier aménagement. Mais il faudra que les élus tiennent bon pour le mener à son terme. Ce serait dommage que les équipements cyclables soient revus à la baisse sous la pression des autres usagers de la route. »
Chiffres clés
45 km. C’est la longueur du futur Réseau Express Vélo de Paris (bois de Boulogne et de Vincennes non compris). La mairie compte par ailleurs renforcer le réseau des pistes secondaires et porter le total des aménagements cyclables à 1 400 km en 2020 contre 700 km aujourd’hui.
150 M€ sont consacrés aux investissements du plan vélo 2015-2020 de la Ville. Outre l’ouverture de pistes dédiées, le plan prévoit la création de 10 000 nouveaux arceaux de stationnement ou encore de 7 000 « sas » aux feux rouges.
225 000 déplacements à vélo sont recensés chaque jour dans la capitale. Ils ne représentent que 5 % du trafic global. L’objectif de la Ville est de porter la part du vélo à 15 % d’ici quatre ans.
7,7 millions de locations Vélib’ ont été comptabilisées au 1er trimestre 2016, soit plus d’une location pas seconde. Ce chiffre est en légère baisse (- 2,5 %) par rapport au 1er trimestre 2015.
Par Benoit Hasse
A lire sur le site de leparisien.fr (17/05/2016)