11 Juin 2016
Ancienne militante de la CGT de 93 ans engagée à gauche, la survivante ne pardonne pas à l'exécutif la loi El Khomri.
Camille Senon, 93 ans, a reçu un courrier de Matignon le 18 mai dernier. La vielle dame, survivante du massacre perpétré le 10 juin 1944 par la division SS Das Reich à Oradour-Sur-Glane (Haute Vienne), y apprenait que le premier ministre souhaitait la nommer commandeur de l'Ordre national du mérite. C'était sans compter les blessures encore vives laissées par les débats sur la loi travail au sein de l'électorat de gauche.
«Accepter d'être décorée, ce serait renier les engagements de toute ma vie», juge Camille Senon, interrogée par France Bleu Limousin. Dans un courrier aux services du premier ministre, elle explique son choix: militante à gauche de longue date «pour plus de justice, de fraternité et de paix», elle est également fière de ses nombreuses années d'engagement au sein de la CGT. «Pas question d'accepter une décoration venant d'un gouvernement qui ne respecte pas les salariés», assène cette adversaire résolue de la loi travail, qui s'était engagée auprès du Front de gauche à Limoges lors des dernières élections municipales.
«Le massacre d'Oradour-sur-Glane, je vis avec depuis 72 ans. Tout ce que j'ai fait depuis, c'est pour le devoir de mémoire, ce n'est pas pour des décorations», conclut la retraitée, qui intervient régulièrement auprès des jeunes.
Par Marc de Boni
Lire sur le site du Figaro (31/05/2016)
Camille Senon, 93 ans, a reçu un courrier de Matignon le 18 mai dernier. La vielle dame, survivante du massacre perpétré le 10 juin 1944 par la division SS Das Reich à Oradour-Sur-Glane (Haute Vienne), y apprenait que le premier ministre souhaitait la nommer commandeur de l'Ordre national du mérite. C'était sans compter les blessures encore vives laissées par les débats sur la loi travail au sein de l'électorat de gauche.
«Accepter d'être décorée, ce serait renier les engagements de toute ma vie», juge Camille Senon, interrogée par France Bleu Limousin. Dans un courrier aux services du premier ministre, elle explique son choix: militante à gauche de longue date «pour plus de justice, de fraternité et de paix», elle est également fière de ses nombreuses années d'engagement au sein de la CGT. «Pas question d'accepter une décoration venant d'un gouvernement qui ne respecte pas les salariés», assène cette adversaire résolue de la loi travail, qui s'était engagée auprès du Front de gauche à Limoges lors des dernières élections municipales.
«Le massacre d'Oradour-sur-Glane, je vis avec depuis 72 ans. Tout ce que j'ai fait depuis, c'est pour le devoir de mémoire, ce n'est pas pour des décorations», conclut la retraitée, qui intervient régulièrement auprès des jeunes.
Par Marc de Boni
Lire sur le site du Figaro (31/05/2016)